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Poissons Nageurs

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> Le poisson nageur est le plus réaliste de tous les leurres, par sa forme car il peut imiter à peut près tout ce que le poisson carnassier trouve dans son milieu et le terme "poissons nageur" n'est alors pas toujours ce qu'il y a de plus adapté, on trouve bien sur des imitations de poissons, mais aussi d'écrevisses, de grenouilles, de souris, de sauterelles, de dytiques, etc... Le réalisme est aussi atteint par la multitude de coloris possibles, du plus réaliste au plus farfelu ainsi que par l'action de la nage qui s'approche de l'action réelle des proies imitées.

> Tout cela fait que ce leurre est le plus complexe à fabriquer mais aussi l'un des plus efficace justement sans doute du fait de ce réalisme qui permet souvent de trouver le poisson nageur adapté aux conditions du moment.

> Dans les grandes lignes, un poisson nageur est constitué d'un corps (en bois léger ou en plastique) dans lequel se trouve une armature métallique destinée à joindre les hameçons au corps puis à la ligne. D'une bavette qui va déterminer son action de nage. Un ou plusieurs hameçons, souvent des triples reliés à l'armature par l'intermédiaire d'anneaux brisés.

 

Fabrication :

> Le corps : pour les poissons-nageurs flottants, le premier matériau qui vient à l'esprit est le balsa, ce n'est pas mon préféré. Celui-ci est certes très facile à travailler mais c'est aussi le plus fragile, c'est pourquoi je préfère des bois plus durs comme le samba (en grandes surfaces de bricolage ou en magasins de modélisme) ou le ramin qui sont deux bois de qualité assez voisines, à savoir assez légers (un peu moins que la balsa) et assez faciles à travailler. Pour les poissons-nageurs "non-flottants" (suspender et coulant) on peut employer un bois plus lourd sans problème tout en étant conscient que généralement plus un bois est lourd et plus il est difficile à travailler...

> On commence par faire un dessin de profil du poisson nageur, pour cela un logiciel de dessin vectoriel est tout indiqué, on pourra faire toutes les modifications imaginables très rapidement et imprimer le résultat autant de fois qu'on le souhaite pour la réalisation du gabarit.

> Le gabarit peut s'obtenir de plusieurs façons, la plus pratique est d'imprimer directement sur un support assez épais comme le bristol, une fois imprimé on découpe en suivant le trait et c'est tout.

> Le gabarit est ensuite reporté sur le morceau de bois, avec un stylo à bille on en trace le contour, on retourne le gabarit et on trace une nouvelle forme à coté (faire attention au sens du fil du bois qui doit se trouver dans la longueur du poisson nageur). 

> La découpe du bois se fera soit au cutter pour le balsa, soit à la scie d'ébéniste ou à chantourner pour les autres bois, la scie à chantourner électrique étant la solution la plus pratique mais aussi la plus coûteuse... On doit alors obtenir deux forme comme sur l'image ci-dessous :

> Les deux parties sont ensuite assemblées par deux petites gouttes de colle cyanoacrylate, une à chaque extrémité, cet assemblage doit être fait avec précision.

> Avant d'aller plus loin il faut en profiter pour tailler la fente dans laquelle viendra se loger la bavette, cette fente est faite à la scie à bois avec denture fine ou à la scie à métaux.

> L'étape suivante consiste à tailler la forme définitive, on commence par abattre les angles au cutter, on affine jusqu'à approcher la forme définitive, on termine au papier abrasif pour éliminer toutes les traces du cutter. C'est l'étape la plus longue dans la fabrication du poisson nageur, il ne faut pas chercher à aller trop vite car les risques sont grands soit de faire éclater le bois soit de louper la forme. D'une manière générale pour une question d'équilibre la partie ventrale est plus fine que la partie dorsale du leurre. Ce n'est pas obligatoire, presque toutes les formes peuvent être essayée mais c'est le plus sur moyen d'obtenir un poissons qui se tiendra bien droit dans l'eau.

> Pour séparer les deux moitiés il faudra insérer une lame très fine (une lame de rasoir convient très bien) entre les deux parties pour couper les deux points de colle.

> Sur les deux faces internes il faudra creuser le passage de l'armature avec un très fin ciseau à bois ou un cutter. Avec une petite gouge on creuse l'emplacement du lest qui devra être bien centré pour ne pas déséquilibrer le leurre.

> L'armature : C'est elle qui va relier les éléments extérieurs au poisson-nageur, les hameçons et la ligne par l'intermédiaire d'anneaux. Je conseille fortement la fabrication d'une armature d'un seul tenant (par facilité on voit souvent l'emploi de crochets qui se vissent ou se plantent dans le leurre... Il faut une foi inébranlable pour faire confiance à ces attaches...). Cette armature pourra être en corde à piano, en laiton de bon diamètre ou en fil d'acier inox (on en trouve parfois dans certaines grandes surfaces de bricolage). L'avantage du fil d'acier inox est d'être non-trempé, contrairement à la corde à piano, ce qui facilite grandement le formage de l'armature. A défaut on peut employer du fil de laiton ou bien de la corde à piano "détrempée" : On coupe la longueur nécessaire puis avec un chalumeau (ou un briquet, mais c'est plus laborieux) on chauffe au rouge la corde à piano puis on la laisse refroidir. Dans tous les cas, employer un fil métallique de diamètre adapté, 60/100e pour les plus petits leurres à 120/100e pour les plus gros.

> Pour la fabrication en série d'armatures de même dimensions il sera avantageux de se fabriquer un petit gabarit de pliage dans un bloc de bois dur (c'est important, le chêne ou le frêne conviennent très bien) dans lequel on plantera des clous d'un diamètre adapté aux boucles que l'on aura à réaliser.

> La bavette : C'est elle qui va pour la plus grande part conditionner l'action du leurre, celle-ci sera taillée dans une feuille de métal (acier ou alu) ou de plastique transparent. Pour l'emploie de feuille métallique, ne pas dépasser une épaisseur de 1 mm ce qui aurait pour conséquence de déséquilibrer fortement le leurre. Si on utilise le plastique on pourra tailler ses bavettes dans de vieux boîtiers de CD, mais ce n'est pas très solide. Le mieux est d'aller au rayon encadrement de toutes grande surface de bricolage et d'acheter une plaque de plastique qui est souvent utilisée en remplacement du verre pour la fabrication de cadres, l'épaisseur de 1,5 à 2 mm est tout à fait compatible avec la bonne solidité espérée.

> La forme et l'inclinaison de la bavette vont déterminer l'action et la profondeur de nage du poisson nageur. Les quatre paramètres à prendre en compte sont les suivants :

1 - L'inclinaison : influe sur la profondeur de nage, plus la bavette est proche de l'horizontale et plus le leurre nage profondément, à l'inverse plus la bavette est proche de la verticale et plus le leurre nage proche de la surface.

2 - La largeur : va conditionner l'amplitude de la nage, plus la bavette sera large et plus la nage du leurre sera de grande amplitude, l'écart entre la position moyenne et les positions extrêmes est augmenté par une bavette large.

3 - La longueur : elle va amplifier les deux paramètres précédents, l'inclinaison et la largeur, à inclinaison égale plus une bavette sera longue et plus elle fera plonger le leurre profondément. A largeur égale, plus une bavette sera longue et plus l'amplitude de nage va augmenter.

4 - La concavité : Détermine la fréquence de la nage, plus la bavette est creuse et plus la fréquence du "frétillement" est importante.

 

L'assemblage :

> L'assemblage de l'ensemble se fera à la colle époxy, il faut bien recouvrir les deux faces internes et bien remplir le logement de l'armature et du lest. Une fois le lest et l'armature placés sur une des faces, on pose l'autre face sur l'ensemble et on serre bien le tout, on ajuste la position de l'armature si nécessaire puis on enroule le tout avec un élastique, la colle a alors tendance à sortir par le joint et au niveau des anneaux de l'armature, il faut essuyer cet excédent de colle avant durcissement pour limiter le travail de finition futur. On garde la bavette de coté pour le moment, celle-ci sera collée après l'étape de peinture et avant le vernis final.

> Quand la colle a fini son processus de durcissement on retire l'élastique puis on élimine les dernières traces de colle sur le joint et sur les anneaux. On passe un dernier coup d'abrasif assez fin et on élimine toute trace de poussière.

 

Finition et peinture :

> La première étape de la finition consiste à imperméabiliser le bois avec un bouche-pore utilisé en ébénisterie, on trempe carrément le poisson dans le liquide puis on laisse égoutter, sécher puis un léger ponçage pour éliminer les aspérités.

> Avec un mastic pour carrosserie automobile on recouvre toute la surface du poisson, une fine couche est suffisante pour combler toutes les petites irrégularités du bois. Cette étape est malgré tout facultative, elle va permettre d'avoir une finition lisse du poisson nageur. Dans le cas contraire on obtiendrait une finition avec un léger relief qui peut être intéressant. Après séchage du mastic un nouveau ponçage est nécessaire.

> Pour permettre une bonne tenu des couches suivantes de peinture on peut ensuite appliquer une couche d'apprêt pour peinture en aérosol, peut importe la couleur, on en trouve dans le commerce en blanc ou en gris. Si le fini n'est pas de l'apparence souhaitée, s'il reste des aspérités non-désirées, on repasse un léger coup d'abrasif puis une nouvelle couche d'apprêt.

> Maintenant c'est l'étape de la peinture, ici beaucoup de choses sont possibles ! Les peintures en aérosol pour carrosserie sont les plus pratiques et celles qui offrent les plus belles couleurs. Le travail à l'aérographe permet plus de souplesse pour la décoration mais c'est un peu plus fastidieux (nettoyage du matériel important). Pour faciliter la manipulation du poisson, on le tiendra avec une pince à clamper par l'un des anneaux.

Une bonne technique employée sur le poisson nageur en tout début de cette page est la suivante :

1 - Toute la surface est recouverte d'une peinture aérosol "chrome", séchage.

2 - Une laque transparente orange ("Crystal Liquid" de marque "Pébéo") est appliquée à l'aérographe, en faisant varier la quantité appliquée on obtient assez facilement un beau dégradé, foncé sur le dos jusqu'à très clair sur le ventre.

> La peinture terminée il est nécessaire de bien laisser sécher le poissons nageur, les couches successives peuvent mettre assez longtemps à bien sécher. Dans tous les cas, quand on utilise des peintures de natures différente il faut bien laisser sécher entre chaque couche et surtout travailler dans un ordre qui ne peut être définis qu'empiriquement, les peintures aux solvants les plus agressifs ne doivent pas être appliquées sur des peintures "fragiles" sous peine de voir apparaître des cloques. De manière générale les peintures en aérosol seront à appliquer en premier dans la mesure du possible, ainsi ces peintures seront surtout destinées au "fond" de la décoration.

> A ce stade il est possible de coller la bavette après vérification de sa bonne mise en place, une petite quantité de colle époxy est déposée à l'entrée de la fente puis la bavette est placée dans celle-ci. On élimine le surplus de colle qui pourrait ressortir puis on laisse durcir.

> Pour la solidité du poisson et de sa décoration il faut maintenant appliquer une couche de vernis époxy. Il faut bien "verrouiller" tous les points critiques que sont la jonction entre la bavette et le corps (pas la peine de barbouiller, en approchant avec le pinceau, l'époxy va venir tout seul dans le joint par capillarité) et au niveau de chaque anneau en débordant un peu sur le métal, tout ceci pour ne pas laisser le moindre interstice ou l'eau pourrait pénétrer dans le bois. Pendant le durcissement du vernis il pourra être nécessaire de retourner le poisson de temps en temps pour éviter de disgracieuses coulures.

 

L'équipement :

> La dernière chose à faire si on souhaite attraper du poisson avec son tout nouveau leurre est de l'équiper d'hameçons. Pour cela il faut passer par des anneaux brisés, ceux en inox sont un peu plus cher mais plus durables et plus fiables. Pour éviter de se blesser on pourra utiliser une pince spéciale mais on pourra très bien le faire sans, en procédant pas ordre. On commence à placer les anneaux seuls sur le leurre en faisant rentrer l'ongle du pouce dans la fente de l'anneau (pas besoin d'avoir des ongles longs, par contre il faut qu'ils soient assez solides !), on engage l'ouverture ainsi crée sur l'anneau du leurre puis on ne va pas plus loin, on place les anneaux suivants de la même façon. Les hameçons sont ensuite engagés dans la même ouverture de l'anneau (qui est maintenue ouverte par l'anneau du leurre). D'une même main on tiens l'hameçon et le corps du leurre, avec l'autre main et une pince à bec assez fin on fait tourner l'anneau jusqu'à ce qu'il soit passé complètement en emprisonnant l'anneau du leurre et de l'hameçon. Voilà ! Si ces explications ne sont pas trop claires n'hésitez pas à me réclamer quelques illustrations !

 

MAJ : 07/11/2000 - 04/01/2003

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